Scoundrel Time

Two Poems By Patron Henekou in English and French

Dalva

« Je l’ai aperçue, celle qu’on surnommait dans la cité « la créature » ou « Vivenda Ercilia, la diablesse », c’est selon, au moment où elle sortait de l’eau. Nue, de la tête aux pieds, insouciante de tout danger. » Les enfants du Brésil, Kangni Alem

 

Dalva, your skin is an arena
where drums and chants of masks overflow:
Kaleta Kaleta !
Kaleta gbo ke ke !
Dalva, there is nothing between the devil and you, for sure,
your ocean voice is written like it is in the afoxé,
dance that the dark sky performs under your skin,
reflects in your eyes
like a nightmare fished out of the oceans by Santana

which neither you nor I have drawn in the sand of our shores
so far apart and yet so close.
Dalva,
what separates the waves of Salvador de Bahia from
the anger of TiBrava is not the waters of the Atlantic
nor the spices which rather poke them
like salt in a wound;
I can see you are very happy, your heart full of love
Dalva,

despite the 500 and more nights buried in our blood
and in the unexpected memory of the oceans, standing,
and in my steps which my eyes hungry for words narrate
between the flowered lines of Sunken Gardens, Lincoln;
yes, in the streets of this town aware of my minority
along peaceful days deserted days
I chew my fear on the tune of Trouble in Mind.

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Dalva

« Je l’ai aperçue, celle qu’on surnommait dans la cité « la créature » ou « Vivenda Ercilia, la diablesse », c’est selon, au moment où elle sortait de l’eau. Nue, de la tête aux pieds, insouciante de tout danger. » Les enfants du Brésil, Kangni Alem

 

Dalva, ta peau est une arène
où tam-tams et chants de masques inondent :
Kaleta Kaleta !
Kaleta gbo ke ke !
Dalva, il n’y a rien entre le diable et toi, en effet
ta voix océane est écrite comme elle est dans l’afoxé
danse que fait le ciel noir sous ta peau
luit dans mes yeux
comme un cauchemar que pêche Santana des océans

que ni toi ni moi avons tracé dans le sable de nos rives
si éloignées pourtant si proches.
Dalva,
ce qui sépare les vagues de Salvador de Bahia de
la colère de TiBrava ce n’est pas les eaux de l’Atlantique
ni les épices qui d’ailleurs les attisent
comme le sel dans la plaie ;
je te trouve très joyeuse, le cœur aplomb d’amour
Dalva,

malgré les 500 et plus nuits enfouies dans notre sang
et dans la mémoire inattendue des océans, debout
et dans mes pas que retracent mes yeux avides de mots
entre les lignes fleuries de Sunken Gardens, Lincoln ;
oui, dans les rues de cette ville consciente de ma minorité
des jours paisibles des jours dépeuplés
je mâche ma peur sur la mélodie de Trouble in Mind.

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Prayer to Heaven Jazz

(December 31, Starr Street, Coltrane in the head)

Dominate
dominate me
with all
your clouds
breath
Oh heaven
jazz
of life

So
I
triumph
over
this
snow so white so heartless
at
my
feet

only
your Blue
music Train
burning
in
my

veins.

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Prière au ciel jazz

(31 décembre, Starr Street, Coltrane dans la tête)

Domine
domine-moi
de tout
ton nuage
souffle
O ciel
jazz
de vie

Que
je
triomphe
de
cette
neige si blanche si sans cœur
à
mes
pieds

seule
ta Blue
musique Train
brûlant
dans
mes
veines.